lundi 11 janvier 2010

Je ne suis pas BIO à 100%, c’est grave docteur ?



Another French paradox: plus d’un Français sur 4 consomme régulièrement des produits bio*, quand dans le même temps la part de l’alimentation BIO représente à peine 1,7% de l’alimentation globale**. Je ne vois qu’une explication : cela fait plus de 25% de la population frustrée de ne pas pouvoir s’alimenter bio à 100%, avec moi en tête de file! La faute à qui ? La faute à l’accessibilité de produits bio, la faute à addition trop chère au marché des Batignolles, la faute à pas le temps.

Alors évidemment, une chaîne comme Naturalia a beau jeu de claironner: « Ne soyez pas bio à moitié ! ». Avec ce superbe slogan culpabilisant, ils s’adressent à la quasi-totalité de la tribu bio qui n’a ainsi qu’une seule option : se fouetter le dos avec des orties avant de se ruer chez Naturalia pour leveler à 100%.

Certes les 100% bio existent, comme chaque communauté, le BIO a ses hardcores et pour donner un ordre de grandeur, on compte 13 000 adhérents à Bio Consom’acteurs, la seule association nationale de consommateurs bio, qu’on peut légitimement qualifier de pratiquants bio hardcore.

Je ne sais pas trop comment les purs et durs réagissent à la démocratisation du BIO aux bobos et plus généralement au grand public. Ce n’est pas sûr qu’ils se sentent dépossédés. Au fond, il y a fort à parier qu’ils se réjouissent de voir leurs produits favoris gagner les rayons des supermarchés qu’ils fréquentent par ailleurs pour le non alimentaire. Et peut-être qu’ils sont contents d’avoir des restaurants, cantines intégralement passés au bio. Mais surtout je suis sure qu’ils sont en train de trouver des produits encore plus radicaux, naturels et exclusifs : il y aura toujours de nouvelles frontières !

Ce qui est certain c’est que la grande distribution, elle, s’intéresse de plus en plus au marché du bio – et qui les en blâmerait ? les marges sur le bio sont de 5 à 10 points supérieures à celles des produits traditionnels****. La bonne nouvelle c’est que les rayons bio se généralisent, s’étoffent, pour toujours mieux répondre aux attentes de qui le bobo - avec les vraies soupes de Marc Veyrat chez Monoprix, les menus de Noël Naturalia, qui le macrobio ; le végétalien -rayons fruits et légumes-, ou le canal historique – avec les Bjorg, Bonneterre.

Tout le monde il est bio, tout le monde il est gentil je vous dis.

*27% d’après le cabinet d’études TMO
**TNS Worldpanel 2009
*** d’après l’agence bio
**** Lire l'excellent article du Figaro : Les hypermarchés font sortir les produits bio de leur ghetto

2 commentaires:

Antony a dit…

Le vrai problème, c'est qu'il n'y a pas de Mac Do Bio; le jour où Mac Do (ou autre fast food) crée une version Bio MAIS PAS GNANGNAN (comme Cojean ou Lina's) d'un fast food, là je te dis: le peuple deviendra 100% bio!

La nana BIO a dit…

Let's start a business, bro!