mardi 16 février 2010

Le livre d’Elisabeth Badinter fait pleurer de rage les bio babes dans leurs chaumières


A peine sorti et bénéficiant d’un plan de relations presse incontournable, le dernier ouvrage de la philosophe «Le conflit, la femme et la mère» a beau jeu d’énerver tout ce que la France compte de bio-babes de tous âges et de tous horizons et à certains égards, elle m’a un peu foutu les nerfs aussi. Pour la faire courte Elisabeth Badinter accuse un courant naturaliste de promouvoir une idée de la femme/mère idéale assez passéiste et qui ferait régresser la condition féminine.

Le courant naturaliste il se traduit comment? Florilège de manifestations possibles : les femmes sont désormais flippées de prendre la pilule parce que cette tutelle d’hormones pourrait les rendre stériles, que la bonne mère est la mère qui allaite, que la mère parfaite est aussi soucieuse de l’environnement et donc achète des couches lavables… et j’en passe des green et des pas bourrées de pesticides sur les tares et lubies de ces femmes piquées de naturalisme dont il faut bien le reconnaître, même si je n’adhère pas à tout, je fais partie.

Mais le souci dans tout ça, c’est que toutes affairées à leurs purées de rutabagas bio et de couches lavables, les femmes se retrouveraient coincées dans leurs carrières professionnelles, parce qu’assignées à résidence pour allaiter puis élever naturellement leur bio-progéniture.

Pour ma part, je ne peux pas m’indigner qu’Elisabeth Badinter pose la question même si elle caricature un peu les green activities. Pour l’instant j’ai tout le loisir de faire mes bio-routines en long, en large et par le menu, tout cela en menant de front une carrière internationale de premier plan – pardon, je m’étouffe d’un rire sarcastique. Aussi je veux bien croire que les green rituels qui sont les miens aujourd’hui deviendront un peu plus compliqués à gérer quand je serai entourée de mini clones bouffeurs d'emploi du temps. Mais finalement, est-ce plus compliqué que de jongler avec sa vie de couple, sa vie amicale, sa vie pro, ...sa vie où l'on enfonce des portes ouvertes ;-) : tout est une question de compromis et de bon sens.
Voyons l'ouverture du débat comme une excellente occasion de laisser les bio-babes de toutes confessions (tendance yoga bikram, ascendant omégas 3, orientation baies de goji etc.) éclaircir leurs arguments et illustrer la modernité du « courant naturaliste ».

Voir les réactions de Nathalie Kosciusko-Morizet et Cécile Duflot sur le sujet.
Update du 18/02 : Lire aussi "Vertes de rage, lettre ouverte à Mme Badinter" la lettre ouverte de journalistes, entrepreneurs, consultante, à lire absolument sur ecoloinfo.
Green women rule!

3 commentaires:

AOBORA a dit…

Et les Mompreneurs ? Ces mamans entrepreneurs qui ne veulent pas choisir entre boulot et marmots, parmi elles beaucoup de femmes sensibles à la philosophie du bio. Elles allaitent aussi, peuvent avoir 2 à 4 voir plus d'enfants, elles ont choisi de donner du sens à leur vie, avec du temps aussi pour leurs enfants et leur équilibre. C'est possible de concilier. Faut juste ne plus être en quête d'un job certes rémunérateur mais au détriment d'une qualité de vie. Faut juste aussi accepter de sortir de sphère conso pour apprécier aussi le temps comme une valeur précieuse. Le bonheur est aussi dans cette quête : http://www.aboneobio.com/blog/post/2010/02/14/Le-bonheur-Vivre-l-instant-present-et-l-apprecier

la minute verte du pays basque a dit…

Bonjour,
"La salade en vrac est elle le pire ennemi de la femme?":
c'est drôle, sans savoir que ce live allait sortir, j'avais abordé le problème dans la chronique "la minute verte de france Bleu Pays Basque"...mais ma conclusion est très différente de celle d'Elisabeth Badinter. En effet, je crois qu'on va tout droit vers une écologie quotidienne dévoreuse de temps, mais la solution se trouve dans le partage du travail avec les hommes, pas dans celle du travail feminin supplementaire!
Sylvie Barrans
http://laminuteverte.blogspot.com/2010/01/la-salade-en-vrac-est-elle-le-pire.html

Ecolo Tempérée a dit…

40 ans après tout le monde, je découvre ce que raconte EB et qui fait tant jaser. Au travers d'une interview de l'auteur, je n'ai pas le temps de lire son bouquin, avec un bébé, un boulot et une tentative de vie après tout ça.

Il me semble qu'elle ne revendique qu'une chose cette bonne dame : qu'on nous laisse libre de décider. Tout con mais des années de lutte pour ça.
Elle ne demande pas la suppression de l'allaitement ou des couches bio. Elle suggère juste qu'on pourrait éviter de tomber à bras raccourcis sur celles qui ne veulent pas allaiter (j'ajoute qu'on ne leur mette pas des bâtons dans les roues en exterminant la race tellement pratique des biberons tout faits), qu'on ne culpabilise pas les femmes qui disent que bah oui 24h sur 24 avec son bébé plus de 3 mois ça commence à bien suffire, qu'on ne fasse pas l'apologie des couches bio tant qu'elles ne coûteront pas 3 fois plus que les autres et qu'elles ne seront pas biodégradables (donc jetables), j'en passe et des pires.

Rassurez-vous, la vie ne sera pas difficile pour vous les bio mums (surtout celles qui ont de quoi se payer des couches bio), vous trouverez toutes sortes d'écharpes seventies pour porter votre bébé tout contre vous toute la journée et personne ne vous adressera de regards réprobateurs et autres paroles assassines ("Comment, vous n'êtes pas absolument terrifiée par la césarienne?? bah non, je devrais ?", "Comment, vous n'allez pas allaiter, mais c'est criminel ? bah après plusieurs mois mon bébé est gras comme un petit pâté, jamais malade et rigole tout le temps, je continue à me flageller ou bien?).

Ce sont les autres, les non 100% bio qui ont une requête et sont heureuses d'avoir enfin une porte-parole : foutez-nous la paix, sauf votre respect.